A l’heure de l’ultra médiatisation de la course au large, on pourrait se poser la question du sens de l’aventure et de la beauté des images si on regardait ces courses au travers du prisme des déchets flottants. J’ose espérer que cette problématique fait partie du cahier des charges imposé à chaque concurrent et que des directives sur la collecte des déchets sont données à tous les sponsors . Pourquoi d’ailleurs ne pas profiter de l’engouement réel pour ces compétitions pour sensibiliser la population sur la collecte des nombreux déchets que nous déversons dans nos océans.
Les déchets flottants
L’idée n’est pas neuve, mais comme les déchets flottants sont moins visibles sur les océans qu’ils ne le sont sur terre, on a tendance à y mettre un couvercle dessus.
Un article dans le monde nous apprenait que Justine Ammendolia réalisait une analyse les microdébris de plastique qui polluent les océans Arctique et Atlantique Nord.
Ocean cleanup ou l’installation pour collecter les déchets flottants
L’idée du filet ramasseur n’est pas neuve et trouve aussi un écho auprès d’un jeune néerlandais Boyan Slat qui s’est fait connaitre pour son projet Ocean Cleaner. Sa levée de fond a d’ailleurs été un succès bien supérieur à ce qu’il avait prévu et il pense pouvoir installer sa première grande installation dès 2018. Son idée est simple et à la mérite d’être durable. Il s’agit d’installer à la surface de grandes barrières flottantes positionnées en V afin que le courant amène les déchets flottants au fond de cette nasse. Il suffit alors de relever la nasse périodiquement. En cliquant sur l’image vous verrez une courte vidéo explicative de ce projet 2018.
Le premier bateau éboueur pour collecter les déchets flottants?
Le principe ici est donc d’utiliser la force du courant pour collecter les déchets flottants. Yvan Bourgnon, le célèbre marin, a eu aussi la volonté de réfléchir a cette collecte de déchets marins mais avec un système radicalement différent. Son idée est d’entamer le nettoyage des océans avec un voilier quadrimaran pour collecter les monceaux de plastique flottants. La bateau agirait comme un gigantesque peigne de 72 m de large véritable râteau flottant. Une grue ou un tapis ramènera les déchets à bord ou ils seront compressés dans les 2 coques centrales. Ce projet a été d’ailleurs présenté lors de la COP 22 à Marrakech. On peut toutefois s’interroger sur l’efficacité réelle d’un tel projet au regard de la taille du bateau par rapport à l’immensité des océans. C’est un peu comme ratisser une plage à la main! Mais l’initiative est médiatique et en cela initialise une prise de conscience.
Le MANTA (nom du bateau imaginé par Yvan Bourgnon) pourrait donc devenir le premier navire éboueur écologique des océans. Son périmètre serait la bande du littoral et pourrait intervenir lors de catastrophe naturelles comme par exemple les grandes inondations ou ouragans. Son principe est similaire aux fanons des baleines avec des ” peignes” de 1.5m de haut. Le Manta devrait avancer à une vitesse maximale de 4 nœuds afin de ne pas piéger les mammifères marins. Le peigne étant de 72m de large on comprends tout de suite les limitations de ce projet.
La France ne manque pas d’initiative et c’est un véritable sujet si l’on veut pouvoir continuer de profiter de notre beau littoral.Dans un esprit plus ” macro” nous avons aussi noté cette poubelle immergeable mais ne nous leurrons pas, la véritable solution est dans la prise de conscience des plaisanciers mais aussi de tous car ce que nous jetons dans nos rivières finira tôt ou tard sur nos plages.
La poubelle qui aspire les déchets flottants
La mer est avec la haute montagne l’un des derniers lieu d’aventure et de rêves et souhaitons que les “Vendée Globe ” et les ” Jacques Vabre” continueront à nous faire rêver mais aussi que leur médiatisation permettra une prise de conscience collective sur la collecte des déchets marins.
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